LES 10 CLASSIQUES DONT JE N’AI PAS PARLE, PARCE QUE JE NE LES AIME PAS

Je vais me garder à présent des critiques qui constateraient les lacunes dans mes différents classements. Mais je dois vous avouer un truc, bon nombre de classiques « obligés »m’ont particulièrement saoulé et et j’ai en effet préféré mettre l’accent jusqu’à présent sur certains titres un peu moins en vue (pas toujours).

10- LONE WOLF AND CUB de Kazuo Koike et Goseki Kojima.

 
lone wolf and cub
Manga préféré de Frank Miller (ça n’étonnera personne), Lone Wolf and cub est scénarisé par l’un des auteurs les plus en vue du Japon à savoir Kazuo Koike, fondateur il me semble d’une illustre école de Bande dessinée, il a apporté un soin particluier à la narration visuelle très décompréssée, éloignant la BD de l’illustration pour la rappocher du story board. Le titre comporte comme souvent au pays du soleil levant une notion  assez poétique et métaphorique car ce loup solitaire avec son louveteau, c’est bien ce Ronin parcourant le Japon sur la voie de la vengeance aveugle: Le Meïfumado! Le héros  Ogami Itto est un homme très influent, proche du Shogun. Un clan rival (Les Yagyû) va donc vouloir l’éliminer lui et les siens. Il en réchappe de justesse avec son plus jeune fils se transformant par la suite en  une sorte d’autiste, intranisgeant, borné et sanguinaire. La vengeance est son seul moteur et l’unique objet de sa nouvelle quête. Econome de mots, il déjouera tous les pièges que ses ennemis mettront sur son chemin. Il va parfois jusqu’à se servir de son enfant  comme appât pour pouvoir tuer ses adversaires, pretextant de toute façon qu’il vaut mieux mourir que de vivre dans le déshonneur. Ce jusqu’au-boutisme à la limite du fanatisme s’il épate au début devient un peu fatiguant à la longue, accentuant l’aspect répétitifs des choses. Parfois certains nazis peuvent paraître plus humains que le héros de cet ancêtre du Road Movie. Malgré tout, la maëstria de la narration alliée à ce graphisme à l’encre de chine très expressif offre de grands moments de bravoure, de furie épique et des combats aux chorégraphies esthétiques hyper-léchées  Fondateur à plus d’un titre, Lone wolf and cub fait partie indéniablement du patrimoine de la BD Nipponne et est un témoin indubitable de l’énergie cataclysmique dépolyée dans celle-ci.  

9-SANDMAN par Neil Gaiman et plein d’artistes comme Sam Kieth, Charles Vess, Kelley Jones etc.

 
sandman
Sandman est l’arme de dissuasion nucléaire massive dont on se sert lorsque’un abruti nourri à la bd Soleil, nous assène que le comics, c’est une bande de tapettes en collant qui mettent leurs slips au dessus….  NON monsieur, On a aussi des oeuvres poétiques d’auteurs au niveau littéraire  de très haut niveau. Sandman aussi appelé Morphée est sorte de représentation de l’inconscient onirique humain, de ses légendes, la quintessence de l’homme beau, artiste regardant la rerésentation de sa vie sur des planches invisibles. Enfin moi, c’est ce que j’ai compris. Mais j’avoue tout de suite. Je me suis arrété au troisième intégrale. Si le début m’a envouté immédiatement, si chaque histoire possède un parfum enivrant de sophisitcation dans l’écriture au service d’un univers baroque et un peu fou, je dois confesser que l’avalanche de références culturelles me donne l’impression d’être sur les banc de la fac en permanence. Il y a dans l’arc « La saison des brumes » un tel étalage de culture que ça en devient un concours de celui qui la plus grosse. Et t’as vu? J’ai casé ça et ça et puis ça aussi. T’as vu dans le fond y’a tel dieu… Ca m’a fatigué et lassé pour le coup. J’ai trouvé malgré la technique narrative le contenu assez puéril en fait. J’ai largement préféré les one-shots sur les chats, le songe d’une nuit d’été etc…Je ne doute aucunement de la qualité du bouquin et je regrette de passer à coté comme un malpoli mais c’est un fait. Je n’ai pas envie de lire un catalogue remixant « Mythe et épopée » de Dumézil pendant mon sommeil.

8- BLAKE ET MORTIMER par Edgar P. Jacobs

 
lamarque jaune
Blake et Moritmer est restée pour moi le mode d’emploi de « tout ce qu’il faut pas faire » en BD. C’était d’ailleurs d’avantage du roman illustré que du 9e art. Oui Jacobs possède une patte en ligne claire héritée d’Hergé, qu’il a su personnaliser de manière sublime et graphiquement, il n’y a rien à redire. L’ambiance entre James Bond et SF légère est assez envoûtante mais entre ces concepts vieillots de 3e guerre mondiale et ces poncifs raciaux (pauvre Nasir), tout contribuait à en faire la « BD de papa ». Je suis évidemment revenusur la plupart de mes jugements, mais je trouve quand même cette série suréstimée par rapport à d’autres contemporaines. La géopolitique est quand même centrée sur la peur du rouge et du jaune et les intrigues verbeuses (Claremont peut aller se rhabiller) s’étirent sur bien trop de pages pour être dynamique. Monument indéniable mais pénible à lire.
 

7- LA QUETE DE L’OISEAU DU TEMPS par Régis Loisel et Serge letendre

 
la quête de l'oiseau du temps
J’accuse! Oui j’accuse la Quête de l’oiseau du temps d’être une bd pour neurasthéniques, inséminant le public à son insu, les germes de la dépression nerveuse. D’accord le genre Heroic Fantasy possède déjà en littérature un lourd passif en gigantesque saga où la défaite est aussi importante que la victoire: la bible du genre est bien évidemment Le seigneur des anneaux. Mais voilà Tout commence sur les chapeaux de roues, avec Pelisse une héroïne rouquine toute en rondeur et en charisme, elle s’apprête à vivre tout un cycle d’aventures emplies d’action, de dangers au beau milieu d’une prophécie insistant sur l’urgence des choses. Tout au long de ce récit captivant, les protagonnistes semblent peu à peu plier sous le poids des secrets, de la fatigue et de la trahison. Comme en 14/18, le lecteur part la fleur au fusil pour terminer désabusé, usé et gavé d’amertume. Tous les espoirs misé sur les héros s’écrasent dansun boue grisâtre car même les couleurs semblent se ternier de pages en pages. J’accuse enfin, car ce n’est pas le pire, la quête de l’oiseau du temps d’avoir une filiation littéraire tout aussi pessimiste dans des oeuvres comme La légende des contrées oubliées, La compainte des landes perdues, ou encore L’épée de cristal. A chaque fois, j’imagine les auteurs finir leurs bouquins entre une bouteille de Whisky, un tube de prozac, un flingue en écoutant du Thiéfaine à fond les gamelles.  

6-XIII par Jean VanHamme et  William Vance

 
XIII
C’est un peu injuste de citer XIII ici, parce que les huit premiers tomes sont quand même excellents avec un tension qui ne se relâche pas. Dès le volume suivant il faut la science de Jean VanHamme pour ne pas faire sombrer le navire dansun ridicule qui laisserait pantois les scénariste du vide de Santa-Barabara. Alors que le personnage de Jones perd de son charisme trouble d’aventures en aventures, le héros part en quête d’un passé aussi tarabiscoté que celui de Wolverine et se tape à peu près tout ce qui bouge avec une constance et une bonhommie éffarante. Il faut voir sa tête hyper surprise, à chaque fois qu’une femme se jette à ses pieds, genre: Qui ça? Moi?! Depuis La série est reprise par d’autres auteurs qui n’ont de cesse d’explorer la moindre parcelle de non-dit achevant d’enlever tout le sel d’un thriller qui n’a pas su arrêter à temps.

5- GHOST IN THE SHELL par Masamune Shirow

 
ghost in the shell
Fin des années 90. La vague des manga cyber-punk bat son plein et en outre possède son messie en mla personne de Masamune Shirow. Depuis Tank Police et Appleseed, l’auteur pousuit deux marottes: que peut bien signifier pour l’être humain, l’apparition d’une nouvelle forme de vie artificielle ou synthétique et un message philosophico-politique qui semble hurler au lecteur à chaque chapitre: La démocratie, c’est de la crotte!!!. Ceci atteint son apogée dans Ghost in the Shell. Chaque segment semble décrire avec un certaine complaisance l’interventionnisme policier des héros qui shootent à tout de bras dans des civils, pronant que l’innocence n’existe pas et que la liberté, c’est un truc d’intellectuels, inutiles et parasites qui devraient être bien contents que des gars se mouillent pour les protéger (ce qui est relatif). Tout ceci jusqu’à l’apparition du Puppet master qui va les confronter à leur propres contradictions en leur offrant une révolution-non pas poulaire mais basé sur le devenir de l’âme. Motoko dont le corps n’est plus humain trouve donc une raison d’être autre que dans ses missions militaires de simple homme de main.  Le tour de force est donc d’ajouter à une grosse BD d’action, toute une myriade de commentaires sur l’homme, son système, son fonctionnement. Le questionnement philosophique en apparté de la Bd se mèle à de très régulières séquences humouristiques qui font de ce manga un objet unique entre essai sur l’homme mais non-humaniste et gags à la Docteur Slump. Riche et interessante, ça reste à mes yeux la BD fleurant bon les snobisme de son époque au message sur l’Etat policier douteux.

4-MAUS par Art Spiegelmann

 
maus
Le grand classique seule BD à avoir obtenu le Pullitzer. Maus est une sorte de témoignage-fiction-docutmentaire très bien documenté qui va très en profondeur dans le despricptif de ce que fut la Shoah. C’est donc une une lecture indispensable surtout connue pour la codification très nette éthnique les Juifs sont des souris et les nazis des chats… La comparaison est très pertinente… trop pertinente. Lorsque j’ai relu cet ouvrage d’une charge émotionnelle écrasante, un détail, puis deux m’ont progressivement géné… Les polonais sont des cochons… les français des grenouilles… et plus j’avançais, plus je me disais que ce qui rend le message particulièrement accessible,  porte en lui les fruits et le piège insidieux d’un sens contraire. Le racisme répond au racisme. Sépartation ethnique drastique et permanente, les représentations sont pertinentes qu’à travers une fonction dévalorisante pour chacun ( je repense à la représentation des polonais où même les américains en chien de garde).  Comme dans La Fontaine mais avec moins de finesse, les peuples sont réduits à des rôles métaphoriques sujets à interprétations diverses. Ceci ne gâche pas vraiment la lecture en ce sens, qu’elle est destinée à un public lettré et capable par là de raisonner et de voir au delà de la simple apparence. Là où l’oeuvre devient interressante et hyper flippante (je veux dire encore plus que dans sa descritpiton froide du calvaire du père de l’auteur), c’est dans son étude de la culpabilité, jusqu’à l’auteur seul humain mais avec un masque de souris, comme s’il était un faux juif ,coupable de ne pas avoir vécu l’épreuve juste bon à perpetuer un simulacre à s’en bouffer les nerfs.

3- BLUEBERRY par Charlier et Jean Giraud

 
blueberry
 
Blueberry est une tunique bleue, près d’un fort apache. Il a coeur de respecter les droits des indiens dans les réserves car il est juste est généreux. Se distinguant par sa bravoure, il mène à bien tout un tas de missions que le gouvernement lui confie, car Blueberry est loyal. bref c’est un bon gros héros franco-belge à l’ancienne et son prmeier cycle d’aventure le cantonneà son rôle de soldat près d’une réserve où le climet est toujours electrique (à l’époque de la vapeur, je sais!).  La métamorphose de la BD parisienne s’operera dans ces pages, le graphisme se fera de plus en plus crade et les intrigues de plus en plus élaborées avec un période dorée dans les tomes « Le spectre aux balles d’or », « La mine de l’allemand perdu », « L’homme aux poings d’acier » ou encore « L »homme à l’étoile d’argent ». Puis apparaît Chihuahua Pearl qui va entrainer le héros au pif de traviole sur la piste du  mythique trésor des confédérés. Ce tome qui marque le sommet de la saga de « Myrtille » avec son vrai/faux reportage en bonus, embraye pour le malheur de notre cerveau dans un arc d’une complexité et d’une confusion  assez déroutante tirnat en plus sur la longueur. La traversée  du désert du héros dure, mais dure et on finit par ne plus rien  comprendre, chaque personnage ayant une motivation personnelle et tirant dans les pattes de son voisin. Cette saga se termine donc sur une succession de coups de poignards et de théâtre (c’est un zeugme ça non?) arrachant de passionnants bâillements (et ça une oxymore).  C’est avec un ouf de soulagment qu’on passe au cycle suivant sans Charlier dorénavant. Blueberry est donc un classique mais je prèfère à peu près tous les tous les autres westerns, franco-belges ou non.
 

2-AKIRA  par Katsuhiro Otomo

 
akira
Le manga culte par excellence. Le premier à sortir partout sans avor bénéficier de la promotion à l’envers de Dorothée la pécheresse. Akira porte le nom d’un perso ultra secondaire puisque l’on va suivre les tribulations contraires de deux vieux potes dont les trajectoires n’auront de cesse de les séparer pour mieux les confronter. Cette thématique  proche de celle de John Woo va porter l’ensemble au point d’éclipser le reste pourtant hyper interressant. Le post-apocalyptique, l’anticipation, le revanchisme japonais sur les ricains, tout un tas de thèmes inédits alors en BD.  Otomo avouera à demi mots qu’il pensait finir son manga un peu comme le film éponyme mais que sous la pression il ajoutera une sorte de second acte bien moins rythmé.  Tout est bien pensé et chaque détail bastonne, néanmoins, la fin trainnasse vilainement jusqu’à la chute à la fois virtuose (comment ne pas être pris de vertige devant le nombre incroyable de pages consacrées à la destruction de la cité?) et quand même bien remplissage. Le dernier tome ne contient presque rien quoi.  Enfin beaucoup de bonnes idées ne trouvent pas de conclusion (et pour cause) dans le maëlstrom final. Du grand manga mais je préfère DOMU du même auteur, plus intime, plus concis, plus efficace.

1-WATCHMEN par Alan Moore l’homme qui ne signe plus et Dave Gibbons

 
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Watchmen, le chef d’oeuvre d’Alan Moore et de Dave Gibbons. Pierre angulaire, oeuvre fondatrice, Livre culte étudié jusque sur les bancs d’université. Et bien il faut avoir que ça à foutre et être en fac pour vouloir étudier un truc pareil, je vous le dis. Oui c’est magnifiquement écrit et la prouesse narrative transpire à chaque page.  Oui les chapitres sur l’ Dr Manathan ou Rorchach sont saisissants.  Les points de vue divers comme celui de l’anicenne Jupiter, le Psy ou même Moloch sont extrèmement bien pensé et la richesse de cette oeuvre n’est plus à démontrer. Amen à tout. Mais le succès de Watchmen semble le placer au delà de toute critique et pourtant…Quelque chose de froid, clinique vient justement nous dire tout au long du récit, qu’on ne lit pas une vraie bd mais un essai enchâssé dans Une BD. Les appartés sur les aventures du pirate noir insistent sur la structure en tiroir et quand l’ambition est telle, il ne faut pas se louper et en effet Watchmen est incroyable pendant 11 chapitres… MAIS QU’EST CE QUE C’EST QUE CETTE PUTAIN DE CHUTE MERDE!!!! un effet clafouti engendrant une décéption à la mesure de l’attente. Y’a plus d’idée? On range tout comme ça? Et c’est quoi cet épilogue?  ça voulait dire quoi finalement? Entre les personnages qui se renient sur deux strips, les motifs simplissimes et naïfs du méchant et l’action finalement inexistante, rien ne colle vraiment à mes yeux. Un goût d’inachevé dans un gateau trop délicieux. Je relis régulièrement ce bouquin parce que les sommets atteints sont vertigineux mais je me redéçois à chaque fois en le fermant, tout en ayant de sucroît la sensation de ne pas avoir compris quelques chose, d’être trop con pour apréhender un tel objet. Et Puis je finis par me dire que cette fin est juste à chier.


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