CLAREMONT: NEVER SAY GOOD BYE

Que sont les X-men sans leur grand manitou Claremont?
Tous les héros de comics sont indépendants de leurs auteurs et à bien y réfléchir,ils ont été créés par Stan Lee et Jack Kirby comme tout le monde…
Alors pourquoi cette empreinte? vous connaissez l’adage: les bons gars au bon moment! Il remplace Len Wein en 1975, lorsque ce dernier quitte le navire juste après avoir lancé les NOUVEAUX X-MEN. Il s’installe, puis façonne la série pendant seize ans sans discontinuer, supervisant  toutes séries dérivées de courte (Wolverine, X-men Versus Fantastic Four, X-men/Alpha Flight, etc…) ou longue durée (Nouveaux Mutants, Excalibur).  Forcément les Mutants Marvel porte sa marque quand il leur dit au revoir en 1991. Neuf ans plus tard, il les reprend en devenant l’archétype de l’auteur « Has been ». Que s’est il passé?
Mais peut être sont-ce les personnages qui, fatigués ne peuvent plus soulever les foules?   Ils deviennent à l’instar des vieux groupes de rock autrefois légendaires, de vieilles badernes branlantes toutes juste bonnes à radoter leurs meilleurs moments « ad vitam aeternam ».
LA FIN: QUESAKO?
Parallèlement aux nouvelles séries liftées en profondeur par le nouveau Maitre de cérémonie Joe quesada (éditeur en chef Marvel 2001-2011), ce dernier lance une série appelée LA FIN, offrant une vision de la fin de chaque icône de la boite. Pour les X-men, il aimerait  bien réunir Le duo Mythique accoucheur des « Dark phoenix saga » et « Days of the future past » Chris Claremont et John Byrne, mais bon autant vouloir réunir les frères Gallagher d’Oasis. Chris Claremont répond néanmoins présent et aura l’insigne honneur de terminer la saga des X-men (au moins d’une certaine façon…) Et la sauce prend de façon inattendue….
Quesada: Hé Chris! on va lancer des titres sur la Fin des séries habituelles t’en es?
Claremont: Heu moi?
Quesada: Ben sur la fin des X-men, on a bien pensé à John Byrne mais il est trop occupé à m’insulter sur internet
Claremont: C’est surprenant de sa part…
Quesada: Sinon, J’appelle Lobdell
Claremont: Hahaha!
Quesada: Hahaha!
CLaremont: Haha c’est bon de rire c’est bon, je le fais!
Quesada: on fait des one-shots, des mini séries…
Claremont: Il me  faut 18 épisodes!
Quesada; T’es fou? j’annule tous les jours des séries régulières au bout de 12…
Claremont: Tu parles à Claremont gamin, si tu veux que je fasse un truc correct: 18 épisodes!
Quesada: mais…
Claremont : Tu parles à…
Quesada: ok 18 épisodes!

LE PITCH
Dans à peu près Dix ans, les mutants forment une comunauté assez étendue qui même si  elle tend  à se normaliser, souffre encore d’exclusion et d’injustice. Le combat actuel a finalement peu évolué. Les personnages sont également restés assez proches de ceux qu’on a l’habitude de lire.  Cyclope et Emma ont pondu plein de moufflés, Malicia et Gambit également. Certains se sont rangés (Kitty Pryde engagée en politique, Rachel avec elle, Diablo devenu acteur avec Jubilé comme agent), d’autres sont en mission humanitaire comme Le fauve et Cecillia Reyes pour « Mutants sans Frontières » . Ororo est repartie vivre en Afrique avec Logan, elle est diminuée par l’usage de ses pouvoirs. Le retour de Phénix va chambouler tout ça et entrainer tous les acteurs de cette fresque dans une gigantesques bataille qui décidera de sort des mutants, de la planète et de l’univers. YES!
LE RESULTAT
1-LE TOUR DE FORCE
 Chris possède les personnages comme personne, mais c’est normal, il en a créé les trois quart (j’arrondis pas forcément au supérieur). Il va tenter de leur donner un destin personnalisé à la plupart (on est d’accord, c’est impossible). Il va même faire un grand écart incroyable, il va résoudre rapidement les intrigues qu’il avait lancé il y a belle lurette (l’origine de GAMBIT)  tout en incorporant le travail des autres Lobdell, Nicieza pour CABLE), Morrisson et même Austen (dans une scène terrible avec le fantôme d’ HAVOk). 2e point fort: il va construire une intrigue qui tient debout. Dans une structure bicépahle, il va réconcillier ses deux ambitions: le space opera épique et le message de tolérance des x-men. Deux lignes narratives se font concurrence: d’un coté les empires Shi’ars, kree, Broods et les les x-men se fritent dans l’espace arbitrés par le Phénix, d’un autre Kitty pryde entre en  lice pour la mairie de chicago donnant une nouvelle résonnace au combat mutant.

2- LE STYLE
c’est évidemment verbeux, mais très orienté action. Les informations fourmillent aussi bien  dans les images que dans le texte. L’auteur cette fois, se force à rester accessible malgré les multiples allusions faites tout au long du récit: Il introduit un nouveau personnage afin de créer l »identification du lecteur. Aliyah Bishop (fille de BISHOP et DEATHBIRD )est donc à ce titre la teenageuse qu’affectionne d’écrire Chris, pêchue, débrouillarde et idéaliste. Grâce à elle, on s’immerge facilement dans l’histoire et l’on peut aisément se mettre à jour de tous les changements subis dans l’intervalle. En terme de documentation, le resultat est comme je l’ai dit assez époustoufflant. je le rapporcherais de celui accompli sur AVENGERS FOREVER, à ceci près que dans ce dernier les auteurs ont vraiment eu un boulot de documentaliste de dingue alors qu’à Pépère, un bonne mémoire suffisait. Il est ensuite une chose étrange, X-MEN:LA FIN fait écho à SECRET INVASION(Les skrulls nous ont infiltrés) , à DECIMATION (les mutants tombent malade et perdent leur pouvoirs) sans toutefois les répéter comme si certaines idées voguaient dans les differents bureaux new-yorkais de la Maison des idées.
3- La finalité
le message de Claremont est clair dans cette série: Le rêve de Xavier est un anachronisme et une prison. Car si la partie spatiale de l’intrigue est distrayante, elle ne fait appel qu’au concept du dépassement de soi, de l’héroisme, du sacrifice et de l’accomplissement de son potentiel. C’est la partie terrestre qui est la plus intérressante: Kitty réalise également son potentiel loin des armes et de l’héroisme coloré. Elle se bat pour ses convictions, et l’avenir d’un monde. Elle dépasse l’idéal de Xavier et parvient à faire transcender les différences entres les individus. Car Chris croit en deux choses: la victoire de la tolérance, et du respect de la différence avec en sus l’abolition de la peur que représente l’ « étranger »; et la réhabilitation car après avoir réinséré Magneto, Rogue et d’autres encore, c’est finalement l’adversaire le plus impalpable qui rend les armes pour disparaitre sur une simple poignée de mains : le combat est terminé, le rêve est mort: FIN
X-MEN LA FIN est donc une manière élégante pour Claremont de boucler la boucle, avec beaucoup de respect et d’emphase pour les personnages et la continuité, un trait d’union incroyable entres toutes les sensibilités d’écriture et une façon de récuperer le mot de la fin une bonne fois pour toutes. Du grand Claremont, du grand X-men, du grand art….
Il a malheuresement cédé aux sirènes étranges qui lui disaient de reprendre ses mutants là où il les a laissé en 1991 dans X-MEN FOREVER où transpire un homme préssé par l’annulation de son titre sur des plots abracadabrants, vite baclés et pleins de rancoeur. une antithèse de LA FIN pour quelq’un qui ne sait pas s’arrêter.


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