Webcomics – Megatokyo

Je vais maintenant te parler d’un webcomic francophone:

Megatokyo.

Il s’agit de la traduction du webcomic américain du même nom, son seul mérite sur l’original est donc d’être dans notre langue. Si t’es anglophone, l’original est en avance de plusieurs pages. Si tu veux savoir pourquoi je n’ai pas encore parlé des webcomics français, sache que ça fera l’objet d’un prochain article.
Megatokyo est un strip de taille classique, qui n’utilise qu’exceptionnellement la couleur, et est généralement crayonné, pas encré. Le strip se distingue de la plupart de ceux que tu pourras trouver par son exceptionnelle longévité, et par son succès: il a fini par avoir suffisamment de fans pour être édité chez Dark Horse Comics, et les deux premiers tomes se sont vendus à plus de 55 000 exemplaires.
Il est aussi connu et apprécié d’autres auteurs de Webcomics: certaines planches sont des crossovers avec d’autres séries. C’est d’ailleurs ainsi que je l’ai découvert, quand un personnage d’Applegeeks (une bd en ligne dont je ne manquerais pas de reparler à l’avenir) est venu se perdre dans Tokyo: ce strip résume magnifiquement l’esprit de la série, la façon dont les personnages monologuent volontiers à haute voix, et les incompréhensions culturelles (certains personnages parlant seulement anglais ou japonais).
Il raconte une histoire impossible à résumer: après 8 années de parution de ce strip-fleuve qui dépasse les 1000 pages, je ne sais toujours pas de quoi ça parle. Chaque fois que l’histoire commence à avancer, l’auteur la dilue, parfois il publie même un Omake (« bonus »), une courte histoire utilisant les personnages mais sans rapport avec l’histoire d’origine.
Alors, pourquoi le lire? Parce qu’il va 0wnz3 ta f4c3. Dans Megatokyo, on parle fréquemment en L33t, car ce comics est une statue érigée en hommage aux différentes sous-cultures qui constituent l’imaginaire collectif des geeks et autre otakus. On suit l’histoire de Pyro, otaku, et de Largo, fan de jeux vidéos, deux américains qui se retrouvent à fuir au Japon après une convention trop arrosée. Ils découvriront un pays étrange, peuplé de ninja, de fille robot-accessoire de console de jeu, de Godzilla-à-louer et d35 h0rd35 de m0rt5-v1v4nt5 qui bizarrement s’habillent généralement en Ravers; l’un d’eux intégrera même le corps enseignant comme prof d’anglais, prétexte à divers hommages à GTO. Megatokyo est aux fans de mangas et jeux vidéos ce que les Feux de l’Amour est à mémé: une bleuette sentimentale interminable entrecoupée en permanence de clins d’oeils et autres références, où des garçons timides font face à de jeunes filles aux yeux tristes et qui oublient souvent de sourire.
Force(s): ce qui fait l’intérêt de cette bd est aussi son défaut, c’est plus un ressenti qu’une véritable histoire, on peut revenir prendre sa dose de Megatokyo quand on se sent comme une fille triste sous la neige. L’histoire a parfois un vrai impact, notamment quand l’auteur dresse un parallèle entre les personnages de l’histoire et les personnages fictifs qu’ils admirent.
Faiblesse(s): il ne se passe rien. L’action est censé se dérouler sur quelques jours, mais s’étale sur des centaines de Strips. Il est parfois démotivant d’attendre des dizaines de pages pour avoir la suite d’une histoire secondaire. Ce Webcomic ne plaira donc pas à tous.
Je mets ci-après des liens vers les Archives, seul moyen de prendre l’histoire en route: Dernières pages, premières pages.

Une citation: “Quand nous jouons, nous le faisons pour ressentir ce que ressent le protagoniste. Un protagoniste comme vous.”


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