Bonjour,
J’ai lu sur les forums beaucoup de commentaires élogieux ou moins à propos de MARK MILLAR et j’ai eu une révélation en allant aux gogs:
MARK MILLAR est juste un sale gosse, avec un humour de sale gosse, la maturité qui va avec mais aussi l’énergie nécessaire pour rendre ses bouquins plaisants.
Un détail m’a longtemps interpellé chez Millar, c’est son apparent mépris pour le fan de comics alors que lui même semble être un total fanboy. C’est ce qui rend tout ça paradoxal. Le MILLARVERSE n’est pas particulièrement attrayant par rapport à ses séries sous licences Marvel. Je pencherai plutôt à croire que ses projets persos sont des projets Marvel ou DC refusés. On y rajoute de la violence, de la provoc à deux balles (compteur Geiger sur les « cojones », tas de merde parlant, french bashing)et un peu d’aigreur sur l’industrie du comics et voilà la recette de ses creator-owned. Millar ne loupe pas une occasion de ridiculiser le geek à binocle. Insulté dans WANTED, torturé dans KICK-ASS, dénigré dans AUTHORITY (dans une scène où un pseudo-Hulk les compare à des attardés), MILLAR se trahit toutefois dans « 1985 ». Il nous y présente un jeune garçon comme vecteur d’identification. L’enfant est un lecteur de comics qui assiste à la réalisation des ses phantasmes en voyant les héros du monde Marvel envahir sa réalité. Le scénariste choisit 1985, l’époque où vu son âge, il était lui même lecteur, fan et sans doute méprisé par les autres. Bizarrement, le masque se lève pudiquement.
Car voilà l’explication simple: la mise en abyme de l’auteur, sa hargne envers un média qui l’a isolé des autres et sa passion pour des personnages qui le fascinaient et qui stimulaient son imaginaire.
Conscient de ne pas avoir l’auréole d’ALAN MOORE, il se calque dans les pas D’un WARREN ELLIS plus accessible, l’imite en excluant toute finesse, toute ingéniosité au profit d’un sens du spectaculaire, de la provocation et de la vulgarité. Il a pour lui aussi un sens de la communication et du buzz qui n’est plus à prouver. Ses comics sont vendus au cinoche avant même qu’il les écrive parfois (SUPERIOR, NEMESIS). Il est ainsi aujourd’hui dans un univers éditorial totalement étouffant l’un des derniers trublions osant dire benoîtement et avec succès un gros « Fuck the majors!! ». Il brûle tout ce qu’il touche peu importe le résultat. Le bonhomme regarde tous ses jouets cramer pour voir celui qui atteindra le ciel. Un sale gosse je vous dis !
A lire:
AUTHORITY TOME 2: quintessence de l’auteur, bourrin , limite facho mais premier vrai mariage gay avec adoption. Une page pour défoncer tous les tabous. Pour ceux qui pourraient croire qu’il ya des gens novateur à Marvel en ce moment.
1985: Très bizarre, un trip intime sur la retation entre le lecteur et ses héros. hommage aux « Guerres secrètes ».
SPIDER-MAN: MARVEL KNIGHTS: une intrigue « classique » pour un personnage que Millar apprécie visiblement et ça marche. On se laisse prendre au jeu de mélange de Déjà vu (Tante may est morte!!) et d’idées décalées (Je vends mon symbiote aux enchères)
WOLVERINE:ENNEMI D’ETAT/OLD MAN LOGAN: Le scénariste rouquin des highlands secoue l’arbre wolvie dans tous les sens. Dans une sorte d’hommage à Claremont, il rend service à un personnage trop perdu dans ses crises d’identités soporifques. Jubilatoire.
KICK-ASS: Très con, très violent et très marrant.
SUPERIOR: Hommage aux personnages icôniques du genre Superman ou Shazam.
SUPERMAN:RED SON : Aventure parallèle d’un Superman soviétique. amusant, inventif et une chute très habile.
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