Dans 1963, Alan Moore rendu un homage mi nostalgique-mi ironique vis à vis du Marvel du Silver-Age. Il règle notamment ses comptes avec Stan Lee en le décrivant comme un dictateur pompeux. C’est marrant de voir les auteurs laver leurs linges sales en public sous le vernis de la dérision. Car les auteurs de comics ont un Ego incroyable et doivent confondre un Eisner-award avec un prix Nobel.
Alan Moore est surtout connu pour « Watchmen » démarquage flagrant(et volontaire) de la Justice Society of America du Golden Age. Cette pierre angulaire du comics est considérée comme un must malgré une conclusion incroyablement bidon ( le plus bel « effet clafouti »que j’ai lu)qui a surout le mérite d’avoir porté les super-héros dans un monde sans innocence et très politisé. Depuis, on ne peut plus écrire les super-héros comme avant. Mais Moore n’assume pas cette responsabilité et rejette tous les comics qui « héritent » de son récit comme un père qui traiterait ses enfants de bâtards. Depuis il se pose régulièrement en rédempteur jugeant doctement les histoires des autres. Mais qu’en est-t-il vraiment? Alan Moore reprend Les vieux thèmes de Superman dans « Suprême » puis les héros de pulp dans « Tom Strong » et les héros classiques de la littérature de la fin du XIXème sciècle dans la « Ligue des gentlemen extraordinaires », ainsi que la vie de Jack l’évantreur dans « From Hell » et enfin une version porno-chic d’Alice, Wendy et Dorothy dans « Lost Girls ». Devant ce débordement d’originalité créative, je trouve déplacé de mépriser l’oeuvre des autres.
Je ne compte pas organiser une campagne contre Alan Moore. Son oeuvre est conséquente et rien que pour « Batman: the killing joke »(la meilleure histoire de Batman que j’ai jamais lue) et « V pour Vandetta » dans sa première partie de carrière et pour « Top 10 » et « Prométhéa » dans sa dernière, il mérite tous les compliments possibles et imaginables. Je voudrais simplement le faire redescendre sur terre et mettre un léger bémol à sa Béatification instantanée qui semble faire de lui le « Yoda » du comics actuel. Je respecte pour ma part enormément le travail de Stan Lee qui a , même s’il a bloqué le melon aussi, beaucoup plus d’esprit d’auto dérision(voir les courts récits où il rencontre ses personnages).
QUI EST ALAN MOORE ?!
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