Certaines séries comportent l’empreinte indélibile de certains auteurs. Ici ce sont Les créateurs initiaux Stan Lee et Jack Kirby qui ont su insuffler une pléïade de concepts innovants, barrés et visuellements totalement faits pour la Bd. C’est d’ailleurs un peu pour ça que cela soit si casse-gueule à rendre au cinéma. Druillet, Moebius, Caza, Corben ou encore Simon Bisley ont créé de la BD et rien d’autre. Le reste n’est qu’illusoire. John Byrne a sur rendre sa noblesse à cette équipe tout en allant encore plus loin dans un intérressant jeu de miroirs. Leurs passages éclipsent de loin tous les autres périodes aussi bonnes soient-elles. Beaucoup de ces histoires ne sont carrément pas disponibles en France, la série étant littéralement boudée par Panini. Tout au plus quelques intégrales retracent les débuts, le reste est épuisé et le run de Byrne carrément boudé au profit de bouquins plus récents et totalement insipides.
1- The Power and the Peril (57-60) by Stan Lee et Jack Kirby
Ce qui caractérisera toujours les Quatre Fantastiques, ce sont ces sempiternels affrontements entre eux, la famille unie et L’infâme Docteur Fatalis qui dans son orgeuil est prêt à tout pour enfin battre son rival de toujours, Reed Richards. Un éternel duel Karpov/Kasparov en quelque sorte mais avec de la SF autour. Ici Fatalis vole un pouvoir inouï à un alien. Grisé, il en fera un peu n’importe quoi, jusqu’à l’inéxorable chute. Naïf mais 100% efficace. La pièce maitresse du genre.
2- The Battle of Tyros the Terrible (258-260) By John Byrne
Rien ne se perd, rien ne se crée. John le barbu donnera un suite hallucinante à la saga du dessus. Fatalis cette fois, synthétise le dit pouvoir cosmique, mais comme il est devenu méfiant, il le fera tester sur un autre adversaire des Fantastiques. Héhé Malinx…le Linx. Evidemment, ce nouvel arrivé a son propre agenda et le tout terminera sur un combat apocalyptique sur le parking d’un hypermarché. Byrne est un dieu du dessin. Prosternez-vous mécréants. No one Equals Doctor Byrne !!!
3- The coming of Galactus (48-50) by Stan Lee et Jack Kirby
Lorsque Jack « The King » dessina Galactus et sa mouche apprivoisée, le Surfer d’argent, il fit avancer l’illustration de Science-fiction d’un bond. Et ce n’est que l’une des nombreuses trouvailles d’un bestiaire incroyablement impressionnant. Tout en zigs-zags et en dents mal plantées, ils présentent également des casques à cheval entre le heaume viking et celui d’un cycliste actuel. Les textures brillantes s’inventent devant nos yeux. L’espace n’est pas noir, il explose constamment irradiant les pages d’une énergie colossale. Dans cette débauche de lumière et sur un scénario digne de la Quatrième dimension, Galactus vient sur terre. Il vient vous manger!
4– The Trial of Reed Richards (261-262) by John Byrne
Mais ne négligeons pas le rôle cosmique qu’à Galactus. Il est au delà du bien et du mal et ne saurait être condamné tel l’Ouragan attaquant les côtes de Floride. Si bien qu’empli de mansuétude, Reed décide de l’épargner, fidèle au caractère sacré que peut avoir la vie, il se retrouve à répondre de ses actes devant un tribunal cosmique dirigée par l’empire Shi’ar. Assistez au procès le plus spéctaculaire du cosmos. Galactus, Le gardien, les skrulls, Odin et même Eternité viennent témoigner. Pourront-ils éviter un nouvel Outreaux ?
5- Fantastic Four The power and the Pride (84-87) Par Stan Lee et Jack Kirby
Fatalis est un Tyran, il en est même l’archétype. Lee et Kirby empruntent évidemment à Hitler, mais aussi à Napoléon ou Néron. Oscillant entre le décadent amateur d’art, et de bonnes choses, et le despote fou homicide. Mégalomane, il profite d’une mission des Quatre fantastiques dans son pays pour les kidnapper, les priver de leurs pouvoirs et les faire prisonniers dans un village à peine inspiré de celui du Prisonnier. Il lance alors ses tout nouveaux Doombots à leurs trousses, quitte à massacrer ses propores citoyens. Il les a simplement oublié dans son délire. Kirby y fait des planches de fou furieux. L’intrigue quant à elle modélera le portrait de Fatalis jusquà aujourd’hui.
6- This Land is Mine (246-247) par John Byrne
Déstitué, Fatalis n’hésitera pas à appeler La famille fantastique pour l’aider à reconquérir son trône. Il ne se mouche pas dans le lait le zigue. Il fera même appel à leur sens de la justice pour ça. Se montrant sous un nouveau jour, il est plein d’amour pour son bon peuple de Syldavie…heu de Latvérie. Il adopte même des orphelins. Johnny Byrne ajoute donc de l’epaisseur au dictateur en lui ajoutant une certaine noblesse à ses gestes. Il y a désormais un homme derrière le masque. Les Fantastiques eux ont un rôle à la Tintin en rétablissant le Statu quo.
7- Fantastic Four 1-2-3-4 Par Grant Morrisson et Jae Lee
Une fois de plus, l’ennemi de toujours concocte un plan pour détruire nos amis Fantastiques, en les attaquant cette fois à leur faiblesse la plus criante: leurs liens familiaux. En effet Grant Morrisson pense que la première famille Marvel est la plus dysfonctionnelle qui soit. Il les sépare donc, le couple d’abord (facile) puis les amis de toujours mais au bout du compte Quel intellect est supérieur? Celui de Fatalis ou de Richards? Chut! chut! Ne soufflez pas! Le scénar basique de Momo s’éfface sous la pesanteur de son écriture qui telle la pluie salit tout avant de le laver. Les dialogues sont donc excellents. Mais ce qui ressort, ce sont les magnifiques planches de Jae Lee, sombres, dont les ombres cassées soulignent les cernes, les lèvres gercées et tous les tourments de héros fatigués. Les couleurs de Villarubia sont sublimes et si tous les comics avaient cette palette, on irait les lire dans les musées.
8– Fantastic Four annual 17 : Legacy par John Byrne
En ce temps là, Byrne aimait également les films d’horreur. Un village isolé produit du lait, que du lait. Les agriculteurs arrosent leurs plantations avec. De plus leur comportement semble de plus en plus étrange. Sharon qui a planté sa voiture sur la route à coté, ne peut ressortir de ce bled de tordus. Son allergie aux produits laitiers n’arrange pas le tableau. Ce que ces dingues ne savent pas, c’est que le pote à Sharon, c’est Johnny Storm La torche humaine des Quatre Fantastiques. Une atmosphère digne des films de Carpenter pour un thriller super-héroïque. Magistral !!!
9- Unthinkable (vol3 67-70/vol1 500) Par Mark Waid et Mike Wieringo
Fatalis n’est jamais à bout d’idées, il a fini par réaliser que du point de vue scientifique, il ne surpassera jamais Reed. Soit ! Mais Le bon Docteur n’est seulement laborantin, il est aussi sorcier, presque aussi puissant que Docteur Strange (Cherchez pas, c’est le gros bill en magie à Marvel). Grâce à ce nouveau stratagème, il va pouvoir prendre au dépourvu totalement le quatuor et prendra comme ancrage leur nouvelle petite fille Valéria. Une fois quue les Fantastiques sont piégés en Enfer, il leurs lancent des défis supposés être impossibles. Erreur grave car une fois encore son arrogance sera sa perte. Mais cette fois-ci le perdant n’est peut-être pas celui qu’on croit….
Magie noire, vice sans précédent, Fatalis agit dans l’urgence et ne fait pas de quartier. Le mégalomane tordu, mais noble de Byrne fait place à un Hannibal Lecter qui a trop lu le Necronomicon.
10-I am Doctor Doom (vol3 24-32) par Chris Claremont et Salvador Larocca
C’est une pitié que Chris Claremont n’ait pas pu rester au delà de ses quelques épisodes car la fin de son run promettait de bien belles choses. L’auteur a une vision très claire de la relation Reed Richards/Fatalis. Ils sont un peu les deux faces d’une même médaille. L’arrogance de l’un se nourissant de la suffisance du second. Sur ce constat, il brosse une histoire assez enlevée: Exilé depuis une dimension paralèlle, le tyran revient à la tête d’une armée. A l’issue de l’affrontement, Reed se retrouve enfermé dans l’armure de son rival, et pour garder le contrôle de ses dangereux alliés, endosse de rôle de Fatalis pour un temps… qui s’avère durer un peu trop longtemps. Prenant la tête de la Latvérie avec ses amis Fantastiques, pourra t-il être un meilleur Fatalis que l’original? Tandis que son épouse s’inquiète pour sa santé mentale, un putsch se prépare….
Liste subsidiaire
11– Terror in a tiny Town ( 236) par John Byrne
12- This Man, this Monster (51) par Stan Lee et Jack Kirby
13- Fantastic Four : The End par Alan Davis
14- In search of Galactus ( 204-214) par Marv Wolfman, Keith Pollard et John Byrne
15- Hero (285) par John Byrne
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